LE TRIMARAN "GOJIRA" A PAPEETE POUR PROTEGER LES TORTUES DEPOLYNESIE

Publié le par Famille DUBOIS

Avec une coque noire flanquée d'une tête de mort fronçant les sourcils, le trimaran ''Gojira'' de la flotte ''Sea Shepherd'' (berger des mers) fait escale à Papeete après 72 jours de campagne musclée en Antarctique contre la flotte de baleiniers japonais. "A Papeete des gens nous ont rendu visite et demandé si on pouvait les aider en Polynésie. Ils nous ont parlé des tortues et demandé de revenir pour pouvoir leur rendre assistance'', indique le capitaine Locky Maclean. 

Parmi les onze personnes à bord du 'Gojira'', désormais à quai à Papeete, des "marins" inhabituels: une équipe de la chaine ''Discovery channel'' débarque son impressionnant matériel de tournage. ''Ils viennent de passer trois mois à bord !'', indique le capitaine franco-canadien d'origine écossaise Locky Maclean.

Les campagnes coup-de-poing de l'armada ''Sea Shepherd'' font fréquemment les ''une'' des quotidiens. Le week-end dernier, les Polynésiens ont pu suivre, sur l'émission Thalassa, le reportage consacré à "Paul Watson, un homme en colère". Celui-ci a été le fondateur d'une flotte qui défend faune marine, phoques, baleines, requins, dauphins, et qui récemment est partie en guerre en Méditerranée contre le braconnage du thon rouge: "l'Opération Blue Rage".

Zorro flottant

Toute la faune marine et les écosystèmes dans lesquels l'homme évolue valent la peine qu'on se batte pour eux répètent les membres de l'organisation. A Papeete, le capitaine du navire nous confie: ''Nous sommes est en train de vivre la plus grande extinction depuis l'âge de glace et elle est due aux humains. Si on ne peut pas protéger les plus grands mammifères marins qui existent depuis tous les temps, je pense que l'homme n'a pas beaucoup d'avenir devant lui''.

Tel Zorro des Océans, le noir trimaran surgit sans prévenir pour venir en aide aux résidents aquatiques du grand bleu. De toutes les organisations qui militent pour sauver le massacre des baleines, ''on est les seuls a descendre en Antarctique annuellement'', souligne le capitaine. Depuis sept ans, les bateaux de ''Sea Shepherd'' traquent en effet la flotte des baleiniers japonais jusque dans le sanctuaire des cétacés, l'Antarctique.

Un prétexte

Passionné et engagé depuis douze années dans l'organisation de Paul Watson, le capitaine Locky Maclean commente: ''Cela fait très longtemps que le Japon tente de légaliser de nouveau la chasse à la baleine. Le tout est basé sur un quota scientifique qui est totalement bidon. On n'a pas besoin de tuer 1000 baleines par an pendant trente ans pour découvrir quelque chose qui a un intérêt scientifique. L'argument de la recherche n'est pas valable. L'aspect scientifique est un prétexte pour retrouver une pêche commerciale de la baleine. Pire, les Japonais essaient d'encourager d'autres nations, y compris dans le Pacifique, à se joindre à eux pour faire annuler les arrêtés et réglementations internationales''.

Mettre fin à la chasse aux baleines dans l’océan Austral est la noble cause que vient de défendre ''Gojira''. Quitte parfois à prendre de gros risques.

Les pêcheurs de thons rouge vont rire jaune

''Gojira'' fera escale pendant une dizaine de jours à Tahiti, puis rejoindra l'Europe, via les Galapagos, pour se joindre à la campagne contre la surpêche du thon rouge en Méditerranée. Ce qui a fait dire à un membre de l'équipage du Gojira que ''les pêcheurs de thons rouge vont bientôt rire jaune!''.

Publié dans REVUE DE PRESSE

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