LA POLITIQUE EN POLYNESIE ... IL VAUT MIEUX EN RIRE

Publié le par Famille DUBOIS

En métropole, vous avez Nico et Carla, mais en Polynésie, on ne s'ennuie pas non plus avec la politique !
Un changement de gouvernement tous les 6 mois, il n'y a qu'ici que l'on voit ça !

Et c'est reparti pour un tour !
Le nouvel élu (ou le futur ex) se nomme ... GASTON TONG SANG !
Il revient au "pouvoir" 6 mois seulement après s'être fait éjecter de son siège.
C'est pas beau tout ça ?

Remarquez, il avait le champ libre ... tous ces concurrents sont en prison !
Et c'est qui qui va bientôt repartir ???

Article provenant du quotidien "LA DEPECHE":

Après avoir longuement débattu dans l'hémicycle de l'assemblée de Polynésie, la motion de défiance déposée jeudi dernier par les groupes To Tatou Ai'a, Tahoeraa et Te Mana o te mau Motu a finalement été votée par 29 voix, soit la majorité absolue. Trois bulletins nuls et 24 bulletins contre (l'UPLD et Ia Ora te Fenua) ont en outre été comptabilisés. Le gouvernement Temaru tombe donc de fait et Gaston Tong Sang, candidat à la présidence du Pays, est déclaré élu à 13h18 ce mardi et entre immédiatement en fonction.



En étant adoptée de justesse par la majorité des élus de l'assemblée, mardi, la motion de défiance présentée par le Tahoera'a, le To Tatou Ai'a et le Te Mana O Te Mau Motu, a mis fin au gouvernement Temaru. Dans la foulée, Gaston Tong Sang a revêtu pour la troisième fois les habits de président de la Polynésie. Il dispose de cinq jours pour former son gouvernement.

C'est sans grande euphorie que les élus de la nouvelle majorité ont accueilli le renversement du gouvernement d'Oscar Temaru.  Les groupes Tahoera'a, To Tatou Ai'a et Te Mana O te mau Motu sont parvenus à réunir sous leur bannière 29 suffrages, soit la moitié des représentants de l'hémicycle plus une voix, chiffre minimum pour que la motion soit adoptée.

Lors de son allocution, le président délégué du Tahoera'a, Édouard Fritch, a rappelé les raisons qui ont conduit à cette union des trois groupes pour mettre fin à la mandature d'Oscar Temaru. Évoquant un président "qui s'est montré incapable de maintenir une simple cohésion gouvernementale", Édouard Fritch a déplacé le débat sur le clivage autonomie/indépendance qui, ces derniers mois, avait pourtant été mis de côté.

Il a ainsi estimé que le leitmotiv du chef de l'exécutif sortant, restait avant tout l'accession de la Polynésie à la pleine souveraineté : "Oscar Temaru mène toujours son seul et unique combat : faire disparaître les autonomistes, et le chaos politique fait partie de sa stratégie (…) Monsieur Temaru a peut être du charisme (…) mais il est tout sauf l'homme du consensus. Il est tout sauf l'homme de la situation. Il est l'homme de la division et de l'instabilité", a-t-il déclaré devant les représentants.

Des élus "déjà prêts le couteau dans la main"

Un sentiment partagé par Roseline Brodien, du groupe To Tatou Ai'a, pour qui "Oscar Temaru était vu comme le rassembleur" qui "avait tous les atouts pour réussir" alors qu'au final "rien ne s'est amélioré, tout s'est aggravé".

Du côté des alliés de l'ancienne majorité, on s'est en revanche offusqué de pareils propos, à l'image de Jean-Christophe Bouissou président du Rautahi, parti ouvertement autonomiste. "Ne nous parlez pas de votre programme, ne nous parlez pas du budget, ne nous parlez pas de l'avenir du pays. Vous vous en foutez", a-t-il lancé. Et celui-ci de s'interroger sur l'avenir de la nouvelle majorité qui dispose sur le papier de 29 voix et dont certains des membres seraient selon lui "déjà prêts le couteau dans la main" à défendre coûte que coûte leurs intérêts particuliers.

"De grâce, ne remettez pas de clientélisme"

Même son de cloche sur le banc du gouvernement sortant où se mêlaient des personnalités de diverses tendances politiques. Dans ce qui ressemblait à une oraison funèbre, chacun d'entre eux a dressé le bilan de son ministère et a remercié le président sortant pour la "liberté" de parole qu'il avait, selon eux, permis. Ils ont également adressé quelques "conseils" aux élus de la nouvelle majorité.

"J'espère que vous mettrez à la place de mon équipe des gens capables (…) si ce n'est pas le cas je vous en voudrai longtemps", a ainsi glissé la désormais ex ministre de la Solidarité, Armelle Merceron, ancienne élue Tahoera'a. "De grâce, ne remettez pas de clientélisme. C'est la pire des injustices", a-t-elle encore appelé de ses vœux, faisant notamment référence aux attributions de logements sociaux.

Frais de bouche et droit des peuples

Oscar Temaru est de son côté intervenu sur le terrain des "frais de fonctionnement de la présidence" pour expliquer, chiffres à l'appui, que son gouvernement avait moins coûté à la collectivité que ceux de ses prédécesseurs. Il est également revenu sur "le droit des peuples" à disposer d'eux-mêmes : "Je ne dis pas que c'est la panacée à tous nos maux. Nous devons avoir dans nos mains la maîtrise de notre destin", a-t-il conclu avant de quitter rapidement l'assemblée, sans un mot aux médias présents.

Gaston Tong Sang a dans la foulée été déclaré élu président de la Polynésie française, son nom ayant été couché sur le papier pour le poste lors du dépôt de la motion de défiance. Le nouveau chef de l'exécutif dispose désormais de cinq jours pour former son gouvernement. A l'heure actuelle, la nouvelle majorité compte 30 représentants, en comptant Gaston Flosse, en détention provisoire depuis le 9 novembre dernier.

Une majorité à combien?

Mais la chute de l'équipe Temaru fait "redescendre" dans l'hémicycle trois ex ministres, tous anciens cadres du Tahoera'a. Si Armelle Merceron a d'ores et déjà indiqué qu'elle ne se situerait pas dans le courant de la majorité, quid de Frédéric Riveta et de Teva Rohfritsch, respectivement ministre de l'Agriculture et ministre des Ressources de la mer ?

Le premier, maire de Rurutu aux Australes et qui avait été "mis en congés" du parti orange, a indiqué qu'il entendait se rendre auprès de ses administrés dont "dépendra" son "positionnement" à venir dans l'hémicycle. Quant à Teva Rohfritsch, qui lui, a démissionné du Tahoera'a, il n'a pas non plus donné pour l'heure son sentiment.

Gaston Tong Sang n'a toutefois pas écarté l'idée de faire entrer les deux hommes dans son futur gouvernement. La manœuvre permettrait en effet de maintenir leurs suppléants respectifs, acquis au Tahoera'a, sur les bancs de l'assemblée.

 

Publié dans TAHITI

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